Et si on respirait par le nez ?

Explorez l'impact de la respiration nasale sur la croissance et la santé dans notre article. Apprenez comment la posture de la langue et le nez jouent un rôle clé dans le développement facial et préviennent les troubles du sommeil chez les enfants.

CONNAISSEZ-VOUS RÉELLEMENT LES CONSÉQUENCES DE LA RESPIRATION BUCCALE, SUR NOTRE CROISSANCE, NOTRE POSTURE, LA QUALITÉ DE NOTRE SOMMEIL, NOTRE SANTÉ BUCCO-DENTAIRE, FINALEMENT, NOTRE SANTÉ EN GÉNÉRAL ?

RESPIRATION & CROISSANCE DU VISAGE

L’expérience d’Harvold, publiée en 1981 dans l’American Journal of Orthodontics, démontra l’influence anatomique d'une respiration buccale exclusive.

La technique trouvée dans les années 80 pour démontrer l’impact de la respiration sur la croissance du visage ne serait peut-être plus utilisé aujourd’hui, mais elle permit une démonstration incontestable.

Elle consistait à obstruer artificiellement les narines de jeunes singes en pleine croissance et de comparer des différents étages de la face avec d’autres jeunes singes ayant pu respirer par le nez.

Le résultat fut net et l’on retrouva les mêmes éléments caractéristiques d’une respiration buccale que chez les humains.

RÔLE DU NEZ

NOUS VENONS DE VOIR LES CONSÉQUENCES ANATOMIQUES, MAIS À QUOI SERT DONC LE NEZ, QUEL EST SON RÔLE FONDAMENTAL DANS LE FONCTIONNEMENT DE L'ÉQUILIBRE GÉNÉRAL DU CORPS ?

Il faut que l'air que nous respirons passe par notre nez pour être filtré des particules indésirables dans nos poumons, et parallèlement son passage près du cerveau, juste en arrière de la cavité nasale permet également de le refroidir.

Les singes dont les voies respiratoires étaient bouchées avaient un visage particulièrement long, une posture bouche ouverte, une projection linguale marquée, des béances et des étroitesses des maxillaires.
Cela fait partie des raisons pour lesquels sommeil et respiration sont si liés, et si le sommeil est influencé, c’est en réalité tout le développement psychoaffectif de l’enfant en croissance qui l’est.

Isabelle Filliozat avait proposé le du congrès de la Société Française d'Orthodotnie Pédiatrique en 2021, une formidable conférence sur le sujet, intitulée « Leur changer la vie » 1h)

Mais le nez n'est pas le seul organe impliqué dans la respiration…

« La langue est un organe respiratoire » Pr. Dr. Takashi Ono

Cette phrase du Pr. Takashi ONO, ancien président de la WFO avait marqué les esprits au World Sleep Congress de Vancouver en 2019.

MAIS QUE VOULAIT-IL DIRE PAR LÀ ? ON ENTEND SOUVENT QUE LE MAINTIEN DE LA DÉGLUTITION ATYPIQUE VA ENTRAVER L'AUTOMATISATION DE LA RESPIRATION NASALE, COMMENT EST-CE LIÉ ?

Jusqu’à l’âge de trois ans et la mise en place de la mastication, la langue joue un rôle de pompe aspirante, pour déglutir (succion-déglutition).

Ce n’est qu’à cet âge-là qu’elle doit changer de posture pour permettre la déglutition secondaire (arcades en occlusion et langue contre le palais (partie antérieure comme postérieure).

Le développement de la cavité nasale dépend de celui de son voisin de dessous : le palais.

C’est la langue qui agit comme un conformateur de la cavité orale. 

Son élévation verticale est nécessaire au développement optimal du maxillaire supérieur. Cela permet notamment la stimulation de la suture palatine.

Ainsi sont faits les os de notre crâne : le contenant s'adapte au contenu, la boite crânienne n’est jamais plus petite que la taille de notre cerveau.

En déglutition physiologique, le palais n’est jamais plus petit que la partie haute de la langue.

Mais si la langue ne s’élève pas contre la voute palatine, peut s'interposer entre les arcades, elle ne jouera pas son rôle de conformateur de la cavité, alors il n’y aura pas de croissance et pas assez de place pour respirer par le nez.

Cela se comprend par un exemple assez simple : les fosses nasales sont les voisins du dessus du palais.

Il faut donc absolument permettre l’élévation de la partie postérieure de la langue.
 

DANS LA PRÉFACE DU LIVRE « DE LA DYSFONCTION À LA DYSMORPHOSE », DU DR FELLUS, PUBLIÉ EN 2015 PAR LES ÉDITIONS ORTHOPOLIS, LE PR. JEAN DELAIRE METTAIT LE DOIGT SUR UN POINT TRÈS IMPORTANT DE NOS RÉÉDUCATIONS EN ÉVOQUANT LA DOUBLE NÉCESSITÉ FONCTIONNELLE : LINGUALE POSTÉRIEURE ET OCCLUSALE.

« Cette double nécessitée fonctionnelle, linguale-postérieure et occlusale, trop souvent oubliée par les rééducateurs des fonctions orofaciales, est vraisemblablement une des causes des trop fréquents échecs des rééducations ». Pr. Jean Delaire, 2015

Si une bonne occlusion comme critère d’une bonne posture linguale n’a jamais fait débat, il est important de s’attarder sur cette nécessité linguale postérieure.

Quelle posture de langue permet donc de respirer par la bouche selon vous ?

Vous nous répondrez tous « la posture basse » !

« La dyspraxie linguale est souvent corrélée à une ventilation buccale. Lors d’une posture linguale erronée, la partie antérieure de la langue se porte vers l’avant ou le bas, ce qui va relever la partie rétro-basi-linguale, réduisant alors la filière respiratoire.

Le fait de placer l’apex lingual sur la papille rétro-incisive entraîne le relâchement de la base de la langue et la libération du carrefour aéro-digestif.

De ce fait, nous pourrions dire que la posture linguale conditionne la ventilation nasale, mais l’inverse est aussi vrai. En effet, obtenir la perméabilité des voies aériennes supérieures est primordial, car cela influence la posture linguale.

Un patient présentant une obstruction nasale chronique, n’a pas d’autre choix que d’utiliser la filière buccale ».

Frédéric Courson, Nicolas Fougeront, Hélène Gil, Philippe AmatRevue d’Orthopédie Dento-Faciale 2021 - Vol. 55.

La posture haute de la langue empêche de respirer par la bouche, mais attention, pas n’importe quelle posture. Soyons bien attentif, une langue dont seul la pointe s'élève ne jouera pas ce rôle efficacement, il faut que la langue monte entièrement et particulièrement la partie postérieure pour être en contact avec la voute palatine. C'est la mise en jeu styloglosse qui nous permettra d'obtenir cet équilibre, d’où la citation du Pr. Delaire.

P.S. Vous pouvez faire le test vous-même :

1) Élevez la partie postérieure de votre langue contre le palais.
2) Ouvrez la bouche, toujours avec la langue contre le palais.
3) Essayez de respirer par la bouche.

Alors ? Difficile hein ?

MAIS COMMENT INFLUER SUR LA POSTURE DE REPOS DE LA LANGUE ?

La langue se met en mouvement lors de la déglutition puis revient à sa posture de repos de laquelle elle ne bougera pendant une cinquantaine de seconde, jusqu'à la prochaine déglutition. C'est cette posture de repos que nous voulons donc influencer.

Heureusement pour nous, il y a deux arguments que la langue comprend très bien, le confort et le minimum d’effort.
Notre langue est un petit peu en crise d’adolescence perpétuelle finalement…                                                           

                                           
 
C’est pourquoi nous accordons tant d’importance au styloglosse.

C'est le styloglosse qui va élever la langue contre la voute palatine plus de 2000 fois par jour pour avaler notre salive, elle gardera une posture de repos haute.

Il faut donc automatiser une praxie de déglutition avec élévation de la partie postérieure de la langue pour obtenir une posture de repos qui inhibe la respiration buccale.

Le joint postérieur, c'est-à-dire le joint d'étanchéité créée par l'élévation du styloglosse dans la cavité buccale, est la clé pour rééduquer durablement la respiration, et non pas l'obtention d'une fermeture labiale par contraction musculaire.
 

FroggyMouth agit en ce sens en inhibant la mauvaise praxie.
Nous savons que l’automatisation passe par l’inhibition et le confort physiologique.

1) L'élévation du styloglosse obtenue avec Froggymouth.
2) La mise en place d'une respiration nasale exclusive grâce à ce joint d’étanchéité lingual postérieur, que constitue le dôme lingual contre le palais.